Une nourriture si fade...

Dosan

11H55 :
Il commençait à avoir de l’activité dans les couloirs. En effet les Adultes commençaient à venir chercher les enfants dans leur chambre. Bientôt ils arriveraient à celle de 6.5. Ce garçon si froid, gardant en lui-même une telle colère qu’elle en est ingérable quand elle sort. Dans sa chambre il paraissait presque mort avec son teint pâle et ses cheveux noirs. Malgré leurs pointes blondes cela n’aide pas le garçon à avoir meilleure mine. Heureusement que sa respiration faisait gonfler son torse à intervalle régulier. En attendant son tour il restait assis sur son lit, les genoux repliés sur lui-même et regardant un point fixe en face de lui avec un regard plus vide de jours en jours. De plus, les Adultes se méfiaient un peu de lui avec ses petites flammes au-dessus de son front. Même si elles étaient inoffensives, ils ne pouvaient s’empêcher d’avoir peur, pensant qu’un jour l’enfant pourrait créer du feu par lui-même. Dosan était quasiment persuadé qu’il ne pourrait jamais y arriver après tous les tests qu’ils lui avaient fait passé et qu’il avait échoué, il s’était fait à l’idée même si cela lui aurait plu. Pour autant il sentait qu’il n’était pas arrivé au bout de ses compétences.

« Cling ». La porte de la chambre s’ouvrit et un des Adultes leurs dit de sortir en rang calmement et de continuer à marcher le long du couloir jusqu’au réfectoire. Dosan se leva le dernier, la tête baissée, il continua de marcher et passa à côté de l’Adulte sans un regard. Par contre, lui sentait le regard noir que cette personne jetait sur lui. Pourquoi réagissait-il toujours ainsi ? Il savait à quoi s’attendre avec lui depuis tout ce temps ; après tout, c’était un des premiers arrivés.

12H :
Sa démarche se voulait nonchalante. Il prit son plat sans demander son reste et partit s’installer. Il regarda son plat avec dégoût. Toujours la même chose, toujours les mêmes plats qui reviennent tous les 7 jours, les Adultes appelant cela une « semaine » mais il se contre-fichait de ce que pouvaient bien dire ou faire les Adultes tant que ça ne le concernait pas, ce qui n’arrivait pas souvent. Ces plats étaient soi-disant équilibrés et prévus pour que leur organisme soit en pleine forme. En pleine forme ! Alors qu’ils l’ont brulé vifs, c’est un peu ironique… En plus, il n’y connaissait rien, comment vérifier si cela était vrai ?

Assis à la table du fond, la plus éloignée des autres comme d’habitude, il restait là, seule, regardant sa nourriture sans y toucher avant un bon moment. Dosan avait toujours l’air froid, comme si il n’avait aucune émotion, sauf quand il se mettait en colère bien sûr, et la tête baissée vers sa nourriture. De sa main gauche il prenait sa fourchette (oui il est gaucher notre ami !), la plongea dans son assiette, la souleva jusqu’au niveau de ses yeux pour essayer de deviner de quoi elle était composée et la faisait retombée aussitôt en soupirant, comme désespéré. Il lui fallait un peu de temps et de réflexion avant de céder et de se dire que de toute façon il n’avait pas le choix, il devait manger et qu’il n’y aurait rien d’autre même s’il piquait une colère noire.
Il prit donc une première bouchée qu’il enfourna dans sa bouche. Comme à chaque fois, cela n’avait absolument aucun goût, ce qui le renferma encore plus.

Il n’aimait pas beaucoup cet endroit. En fait, il n’aimait pas beaucoup Central en général, malgré qu’il n’ait connut aucun autre endroit et qu’il n’ait aucun moyen de comparaison, il se disait que le Dehors était forcément mieux qu’ici. En même temps à Central, à part des murs en béton il n’y avait pas grand-chose d’autre. Ah si ! Des enfants bizarres servant de cobayes, dont il faisait partit, et des Adultes pénibles qui sont uniquement là pour vous torturer et faire des tests histoire de créer d’autres enfants bizarres plus performants que les précédents, comme si c'était un concours. Voilà, à part ça, il n’y a vraiment rien d’autre ici. Certes, il y avait une cour mais Dosan n’avait quasiment jamais le droit d’y aller ayant soi-disant fait une bêtise de plus !

Il fallait vraiment qu’il sorte d’ici, il n’en pouvait plus de cet environnement et de ses vastes salles de béton et de cette nourriture ! En effet, il n’avait toujours pas entamé sa deuxième bouchée ! Alors il prit une grande inspiration et enfourna sa fourchette dans sa bouche, la nourriture n’ayant toujours aucun goût…

3.4 était de mauvaise humeur, pour changer diraient les mauvaises langues, mais l'isolation, la haine, la frustration, le regret peut être aussi un peu et le sentiment du rêve inaccessible lui rendait la vie de moins en moins supportable. Surtout qu'il surmontait tout ça seul, bon il y avait bien Eos mais sa fierté stupide faisait qu'il l'envoyait continuellement balader. De ce fait, 3.4 était de plus en plus souvent énerver, heureusement qu'il était de nature à tout garder pour lui, sa crise d'adolescence aurait été capable de l'envoyer au rang de .5 et il ne cachait pas que partager le même chiffre qu'Azkiel l'agacerait énormément, même s'il avait eu une jalousie admirative pour ce genre de choses dans ses jeunes années.

Ce matin, 3.4 s'était réveillé avec un puissant mal de crâne, c'était de plus en plus fréquent ces derniers temps, c'était parce qu'il s'énervait trop. En même temps, depuis quelques jours, il était assez perturber par la mort brutale et prématurée de 53.4, oh pas qu'il était triste ou quelque chose comme ça, depuis son immense bouderie, il était de moins en moins affectueux et sensible mais ça lui avait fait prendre conscience que Central était plus dangereux que ce qu'il pensait et qu'il allait falloir commencer à agir. Pour cela, il allait aussi falloir renouer un peu avec les autres, ces mêmes autres qui le regardait parfois avec une sorte de colère pire que celle envers les adultes. Rien que cette pensée l'énerva encore plus.
Ce matin, on ne l'avait pas emmené aux labo, d'ailleurs l'activité de Central avait effroyablement ralentie depuis l'accident, elle reprenait seulement son rythme normal. Du coup, 3.4 était resté dans sa chambre à s'agacer tout seul, jouant à son habituel jour/nuit. L'ampoule n'était pas neuve, enfin, elle datait de la veille, du coup elle grilla rapidement. Pour ce matin, c'était déjà la goutte de trop et par frustration colérique, le cobaye envoya un puissant choque qui fit exploser le verre, un éclat vint lui balafrer toute la joue.

Du coup, 3.4 revenait de l'infirmerie et non des chambres ou des labos lorsqu'il arriva au réfectoire, une marque bleu dû à la couleur particulière de son sang lui traversait le visage. Comme il était un peu en retard du coup, il ne pouvait plus vraiment choisir sa place. Il alla donc sur une table où il n'y avait pas beaucoup de monde, celle de 6.5, il avait le même sourire que lui d'ailleurs. Il était à peine plus jeune que lui, à trois chiffre près, 3.4 pouvait le savoir grâce à un calcul simple, après tout, il était un des seuls à savoir compter, comme un des seuls à savoir lire et écrire, ce qui avait aidé à obtenir le rang de traître puisque c'était les adultes qui détenaient ce savoir à la base. 3.4 n'avait pas beaucoup d'affinités avec 6.5 malgré le faible écart, à l'époque, le plus âgé traînait surtout avec le numéro 2. Il s'installa donc à la table du 6 par simple "obligation", ce dernier semblait surtout en conflit avec sa nourriture, ce qui n'empêcha pas 3.4 de lui lancer un regard en mode "n'essaye même pas de me faire chier" (3.4 connaissait aussi d'autres grossièretés grâce au manque de patience de certains adultes mais il préférait les garder pour des moments plus propices, même si ce n'était que pensées pour le moment)

Cette nourriture, il n’en voulait plus. Pas que cela l’écœurait, juste il ne pouvait plus supporter cette sensation et se manque de goût dans sa bouche. Il aurait voulu gouter des choses du Dehors mais comment faire pour y avoir accès à part réussir à s’enfuir, chose qui était quasiment impossible à Central. Je dis bien quasiment car 6.5 comptait bien y arriver un jour ou l’autre même si personne n’a encore réussit cette exploit.

12H20
La porte du réfectoire s’ouvrit. Dosan était persuadé que ce n’était pas encore l’heure de retourner dans les chambres, il était encore trop tôt même si, au vu des récents événements, cela avait dérégler une grande partie de Central. Mais les horaires du réfectoire n’avaient pas changé ! En tout cas, il ne bougerait pas d’ici avant l’horaire normal. Il faudra l’emmener de force. Puis il entendit la porte se refermait aussitôt et il eut une once de soulagement en lui. Cela devait être un Adulte en retard qui arrivait. Les Adultes… S’il n’avait pas cette puce, il se jetterait sur eux sans hésitation !

Alors que Dosan pensait à toutes les choses qu’il pourrait faire aux Adultes sans cette puce (les frapper, leur faire les mêmes expériences qu’ils ont fait sur lui, etc), 3.4 vint s’installer à la même table que lui. Chose étrange car c’est deux-là ne se sont jamais vraiment parlé et n’ont donc pas vraiment de lien que ce soit d’amitié ou pas. 6.5 sentait le regard de 3.4 sur lui. En effet, sa cicatrice commençait à s’échauffer, signe qu’il lui lançait surement un regard mauvais. Cela avait le don d’agaçait Dosan qui releva aussitôt la tête comme pour le défier du regard.

Dosan avait entendu beaucoup de rumeur au sujet de 3.4. Apparemment se serait un traître puisqu’il aurait sympathisé avec les Adultes. 6.5 n’avait pas vraiment cherché à savoir si tout cela était fondé ou non. En fait, il s’en fichait pas mal. Pour lui tout ce qui comptait c’était ce que la personne lui montrait à partir du moment où il la connaissait. Ce que cette personne avait fait avant et les rumeurs à son encontre n’avaient pas d’importance sur son jugement personnel. Il était assez intelligent pour se faire son propre avis et ne pas se mêler de ce qu’il ne le regardait pas. Mais ! Effectivement il y a un mais. Au vu de sa grande haine pour les Adultes, s’il apprenait que ce qu’il avait entendu était vrai, c’est-à-dire que 3.4 s’entendait bien avec les Adultes et qu’il apprécierait cet endroit en quelque sorte, vous pouvez être certain que cela le mettrait dans une rage sans précédent. Dosan considérant cet endroit comme maudit. De plus, la plupart des Grands parmi tous ces cobayes cherchaient un moyen de faire sortir tout le monde alors si 3.4 ne le faisait pas, cela pourrait quelque peu dégénérait, du moins du côté de 6.5.

Durant tout ce temps, Dosan était resté à fixer 3.4. Il avait, en effet, l’habitude de se perdre dans ses pensées par moment et ne plus se préoccuper de ce qui se passait autour de lui. Une fois revenu à lui, il se demanda s’il devait lui parler ou non. Après tout, ils n’étaient pas amis et il ne le connaissait pas plus que ça. En même temps, qu’elles amis avaient 6.5 ? On se le demande. De toute façon c’était l’occasion pour lui d’essayer de sympathiser avec quelqu’un. Au pire ça ne coûte rien et s’il ne répond pas l’affaire sera réglée.

« Salut… »

Il l’avait dit d’une façon si fade qu’on aurait dit un mort qui parle, même si un mort ne peut pas parler. Il se disait qu’il devait rajouter quelque chose mais ne savait pas quoi alors il décida de laisser sa phrase en plan et d’attendre la réponse de 3.4, s’il en donnait une.

3.4 se disait qu'il aurait du trouvé une autre table en fait, 6.5 le saoulait déjà, quoique l'effet aurait été le même partout, l'enflammé avait au moins l'avantage de paraître calme quoiqu'il semblait avoir la même fierté stupide d'Azkiel puisqu'il le défia du regard. 3.4 n'avait pas envie de se battre, pas aujourd'hui, pas en ce moment, il ignora juste royalement 6.5 en commençant son repas comme si l'autre n'existait pas. Le problème, c'est qu'il semblait s'être endormi sur lui, continuant à le fixer assez longtemps, ça dérangeait le plus âgé. Il allait ouvrir la bouche pour lui demander sèchement ce qu'il voulait mais 6.5 le devança.

"salut..."

Certes, voulait il vraiment faire la conversation? Au ton employé, même l'autre ne semblait pas en être très certain lui même, on aurait dit que le fait de parler le déprimait juste. Parce que 3.4 avait aussi une petite fierté stupide, il se sentit insulter. Si 6.5 ne voulait pas faire la conversation, 3.4 s'en fichait complètement, ça l'arrangerait justement, l'autre n'avait pas besoin de se fatiguer en efforts. 6.5 agaçait 3.4, ce dernier en temps normal aurait continué à lui foutre un vent magistral mais là... Il ne savait pas trop ce qui lui pris, il lui répondit, événement rare qui en général ne profitait qu'à Eos de façon assez rare et aux adultes.

"salut"

Ton sec, dit un peu à la va vite, une réponse qui s'était glissé là où le proprio ne voulait pas. 3.4 aurait préféré se taire, ça aurait éviter à l'autre d'essayer de continuer la discussion mais... Visiblement, son subconscient commençait à saturer de bouder tout le monde. En tout cas, ça le saoula alors pour éviter d'étouffer tout le monde en ionisant l'air et ne pouvant pas faire subir sa nervosité sur les lampes du réfectoire comme il le faisait sur la lampe de sa chambre, il fit circuler le courant dans sa cuillère, laissant apparaître de mini éclairs bleus, chauffant le métal et ses doigts au passage, le tout en continuant à manger. Il était de plus en plus nerveux avec le temps, ça n'allait pas du tout.

Messages : 23 Age : 27 Date d'inscription : 27/03/2015 Personnages : 10.4 ~ Emon

Tiens, c'est bizarre : une journée comme une autre. Une remarque pas si décalée que cela, en fin de compte. He oui, une expérience est morte et depuis, y'avait plus grand chose d'habituel... Ou du moins, plus personne ne voyait ne serait-ce qu'un soupçon d'habitude dans le déroulement des journées de Central. C'est dur de retrouver l'équilibre et la normalité lorsqu'on ne les a jamais quittés de sa vie.

Emon ne ressent rien de tout ça. Il ressent l'instant, et puis ça passe. Comme un enfant. Certains penseront que c'est une mentalité de fer, par une philosophie de l'optimisme. D'autre que c'est juste une sorte de sénilité... Ou d'innocence. Dans tous les cas, 10.4 mangeait comme tous les « midi » depuis sa rencontre avec 22.3... à la table de 22.3.

Là, Emon dit que cette salle pour manger était vraiment chaude. Aaron le regardait toujours de la même façon ; vous savez, cette façon, là... bref, Aaron le regardait. Et là, Emon dit que cette chaleur, c'était pas de la chaleur de quand il fait chaud, mais plutôt de la chaleur de quand il fait chaud à plusieurs. Il regardait, successivement, le grand plat et haut plafond, puis la mer de tête toutes différentes les unes que les autres, et enfin celle toujours inchangeante d'Aaron.

Mais là, Emon dit qu'aujourd'hui il faisait un peu moins chaud que d'habitude, bien qu'hier c'était moins comme d'habitude qu'aujourd'hui. Puis il ajouta « M'enfin tu sais, hein, il fait pas chaud comme quand il fait chaud, mais pultro- » puis s’emmêla les syllabes, mais c'est mieux pour nous.

10.4 regarda à côté. Comme le mouvement d'Emon avait changé, sûrement qu'Aaron avait dû regarder pareil de son côté. Ce qui interpellait 10.4, c'était la froideur de l'air qui stagnait autour des deux frères quelque peu plus grand que lui, assis à la table à côté, restée toute vide. Par rapport aux autres tables, remplies d'enfants qui jouaient dans leur insouciance, cette table semblait immense, et surtout immensément... Vide. Là, Emon dit qu'il faisait vachement froid par là b-... Il s’arrêta, puis 2 secondes plus tard repris :

« Y'a une tâche sur sa joue, à lui ».

La mémoire de 10.4 a ses limites, comme tout le monde. Mais bon, la sienne atteint tout de même un certain niveau d'incapacité. Il a beau retenir tous les ragots qu'il invente, qu'il entend et qu'il redis, il est impossible, physiquement, pour lui de retenir les visages et les numéros des gens avant de les avoir fréquenté ou parlé de façon prolongée et condensée. Il se rappelle d'Aaron, par exemple, qui le suit, bien que prudemment, partout.

Bref, il ne se souvient pas de ce frère dont tout le monde parle, sauf de ses histoires dont inévitablement quelques unes avaient été réécrites par ses soins ; et encore moins de cet autre taciturne de frère, de la même trempe qu'Hikari, sauf de ses histoires de pyromanie dont les adultes lui faisaient goûter, dont encore une fois quelque unes avaient été réécrites par ses soins.

« La tâche, il faut nettoyer la tâche !... »

Mais pourquoi pas ? Une nouvelle passion pour la propreté ? Ou bien juste l'envie de faire la même chose que ce que cette Adulte lui faisait pour effacer les traces d'expériences qui se retrouvaient sur sa joue certains jours de sa petite enfance (dont il se souvenait par magie) : se lécher le pouce et nettoyer la tâche avec.

Ainsi, 10.4, ignorant les dangers aux alentours et surtout les dangers qu'il s’apprêtait à affronter à l'instant d'après, n'écoutant que le désir qui brûlait en lui comme le premier amour d'un cœur innocent et qu'il marmonnait en chantant tel un pédophile, s'approcha de 3.4 lentement le pouce levé jusqu'à lui coller contre la joue dans un 'ploc' sonore.

Là, 10.4 pris conscience de leur tumultueuse conversation et dit :

« Salut. »

« Salut »

Les paroles de 3.4 atteignirent les oreilles de 6.5. Celui-ci fut surpris d’avoir une réponse, bon c’est vrai que la conversation semblait un peu tendu et mal partit au vu de la façon dont les deux s’étaient parlés mais c’était un début. Un début à quoi d’ailleurs ? 6.5 se le demandait. Mais avant même de pouvoir se poser d’autres questions et de partir encore une fois dans son monde, il remarqua que 3.4 devenait plutôt nerveux. Il semblerait qu’avoir lâché ce mot ne lui plaisait pas le moins du monde.

Très vite il vit les petites étincelles bleues qui sortaient de la cuillère. Il eut une sorte de sourire en coin. Je dis bien une sorte de sourire puisque pour obtenir un sourire de Dosan cela tient du miracle ! Enfin, en les voyants il se disait qu’il pourrait les utiliser pour créer de petites flammes dans ses mains. Après tout c’était plutôt amusant et puis au moins lui aussi se détendrait et personne ne s’en rendrait compte. En fait si ! Tout le monde le saurait à cause de ses cornes de bouc. Les petites flammes au-dessus de son front se transforment en cornes de bouc quand 6.5 utilise son pouvoir et ses yeux changent de couleur. Cela l’énerva. Ne pas pouvoir utiliser son pouvoir alors qu’il en avait l’occasion ! Il voulut tout de même essayer…

Il eut un mouvement rapide qui attira son regard et lui fit perdre son idée. Il s’agissait là d’un autre enfant qui semblait avoir quasiment le même âge que lui et 3.4. Malheureusement il ne se souvenait ni de son matricule ni de son surnom. Celui-ci arriva et vient poser son pouce sur la joue de 3.4 et il entendit :

« Salut. »

Il se demandait bien qu’est-ce qu’il venait faire là et pourquoi avait-il mit sa puce sur la joue de 3.4 ? Savait-il les risques qu’il prenait à faire cela ? Prenait-il ça pour un jeu ? Mais surtout comment 3.4 allait-il réagir ? Il semblait déjà bien assez nerveux de base mais maintenant qu’allait-il advenir ? Dosan choisit de ne pas prendre part à cela. Après tout ce n’était pas ses affaires mais celle de ce gosse et de 3.4. Ainsi, il se tut attendant une réaction de l’un ou de l’autre. Il avait déjà suffisamment de problème avec les Adultes. En lui-même il savait très bien que si cela commençait à le saouler ou qu’un des deux le cherchaient il réagirait mais pour le moment mieux valait rester à l’écart. On pouvait dire qu’il était au première loge de ce qu’allait offrir ce spectacle.

Il espérait tout de même une réaction calme de la part de 3.4 histoire de ne pas s’attirer de problèmes même s’il avait des doutes sur le fait que cela soit possible.

En regardant d’un peu plus près le gosse qui venait d’arriver, ce dernier lui disait quelque chose mais impossible de savoir qui il était. Devait-il attendre une réaction de 3.4 avant de parler au gosse ? Depuis quand devait-il attendre quelqu’un se disait-il. Commencer une conversation avec 3.4 semblait l’avoir assagit. Bon il se dit tout de même qu’il ne poserait uniquement que cette question pour ne pas avoir à s’impliquer dans leurs affaires mais il avait besoin de savoir.

« Qui es-tu ? »

3.4 mangeait sans s'occuper de 6.5 pour éviter de se rappeler qu'il s'agaçait lui même. En plus, il gérait mal son pouvoir, n'arrivant pas à ne pas l'activer dans ces moments là. Il aurait pu en parler aux adultes mais il n'avait pas envie de passer en .5 à cause de ça. De plus, ces derniers avaient montré il y a peu qu'ils pouvaient être dangereux, déjà que la relation que 3.4 avait avec les autres était juste lamentable à cause de ça, s'ils apprenaient que malgré les événements, 3.4 était encore "proche" des adultes, ça allait encore finir en bagarre et ça, il avait déjà donné. Les autres pouvaient parfois être si stupidement soudés pour le simple plaisir d'avoir raison qu'ils ne voyaient pas plus loin. Enfin, 3.4 avait déjà montrer une paire de fois qu'il pouvait être aussi borner que les autres.

Ce ne fut pas 6.5 et une éventuelle réponse qui dérangea le silence de la table, mais un pouce sauvagement apparu de nul par qui vint se coller sur la joue de 3.4, pile là où il s'était couper, pile là où son sang avait laissé une sorte de gelée bleue durcie en guise de croûte. L'ainé de la table n'avait plus mal mais le fait que quelque chose vint toucher cet endroit précis lui chauffait la joue comme si la blessure était apparue une seconde fois. En plus le pouce était poisseux comme si on l'avait léché juste avant. D'un geste rapide, 3.4 attrapa le poignet de l'autre en même temps que d'activer son pouvoir. Si le propriétaire du pouce aurait su ce que c'était, il aurait certainement pu comparer la sensation avec celle qu'on a lorsqu'on touche une clôture à vache électrifiée. Seulement après, 3.4 leva les yeux vers le pauvre "petit fère" (ou petite soeur mais la population féminine étant très faible, le frère était plus probable), ce qui permis au final de l'identifier. Il lu 10.4 sur la clavicule.

Au bout de quelques secondes, 3.4 finit par relâcher 10.4, comme s'il venait de prendre conscience de son geste. Il avait senti une petite douleur dans sa nuque également, signifiant que les adultes l'avaient vu aussi et étaient prêts à utiliser plus sérieusement la puce s'il le fallait. Un peu calmer mais toujours agacé, 3.4 continua à manger après avoir lâché un "désolé" à 10.4, ignorant la question de 6.5 même s'il connaissait la réponse, après tout, ce n'était pas à lui de répondre.

Messages : 23 Age : 27 Date d'inscription : 27/03/2015 Personnages : 10.4 ~ Emon

La vision d'Emon s'était curieusement obscurcie. Là, Emon dit qu'il se demandait si l'infirmière avait toujours cette sensatio-... Ha bah non. Ce n'est absolument pas ce que dis 10.4 à ce moment, car ses mots se résumèrent à une sorte de gémissement, conséquence d'une certaine contraction de son abdomen, conséquence d'une certaine contraction globale de tous ses muscles. Pour être plus précis, Hikari venait de transformer le poignet d'Emon en une formidable autoroute électrique, sans péages et sans radars, dont les embouchures desservaient toutes les campagnes du corps de 10.4.

Puis 3.4 relâcha son poignet doucement, bien que pour 10.4, le seul moment où son poignet fut vraiment lâché fut lorsqu'il n'y avait plus aucun contact entre les deux enfants, et donc lorsque la circulation « routière » fut enfin bloquée entièrement par l'air qui les séparaient.

A ce moment, 10.4 repris son souffle dans une très grande bouffée d'air (pas frais, celui conditionné par Central), et une fois ses poumons pleins, expulsa tout ce dont le courant électrique lui avait confisqué et qui en outre était son bien le plus précieux : ses pensées par ses phrases. En réalité, le fait que cela étaient ses biens les plus précieux prenait sa source dans le principe que son cœur est affecté par l'absence ou non de parole. Ainsi, au beau milieu du réfectoire, c'est un hurlement bref mais concentré dont on ne comprenait strictement rien qui résonna contre les quatre murs gris en béton.

Son cœur se remis à battre, enfin.

Dans son élan Emon s'était levé. Sa circulation sanguine s'étant accentuée en un instant, il en eut le tournis et vacilla vers l'arrière, et dans un réflexe agrippa la chaise derrière lui (en lâchant un « Chaise ! »)pour s'y effondrer et l'écraser par la même occasion. Là, il dis que ces chaises étaient vraiment moins solides que celles de la salle de test.

Là, 10.4 se rendit compte que le niveau sonore de la salle avait un peu baissé. En effet, les adultes avaient l'air sur leur qui-vive et cela avait alerté quelques enfants qui étaient restés silencieux.Et, contre toute attente pour Emon, on sentait que la tension se pointait sur 3.4, ce grand frère qu'il jugeait d'ailleurs un peu trop tactile. Là, il dit que ce grand frère était gentil, mais qu'il était un peu trop tactile. Il ajouta que sa tâche bleue ne voulait quand même pas partir... Mais raconta ensuite qu'il ne retentera pas le coup dans cet angle là.

« Je le ferai avec une serviette. »

La question de 6.5 avait disparue du cerveau d'Emon, on ne pourrait même pas dire si elle y est vraiment rentrée, en fait. 10.4, toujours assit, regardait successivement ses deux camarades de test, en marmonnant de façon innocente ses pensées comme il le faisait toujours. Pendant ce temps là, la tension semblait baisser un peu. Emon pris une autre chaise et s'assit dessus, en dictant encore une fois son action tel un commentateur sportif.

La tension était encore malgré tout présente et avait toujours en cible Hikari. Cela froissa Emon, qui détestait ce regard méprisant des Adultes envers ses frères et sœurs, pour une raison lointaine. Là, 10.4 souffla à 3.4 de faire attention à leurs regards, qu'ils pouvaient lui faire changer la journée contre sa volonté, et que c'était parfois très désagréable. Que c'était toujours dans le sens où il voulait pas, quoi.

Puis sans raisons, plongea son regard las dans celui de Doran, activant sans faire exprès son pouvoir passif, inconnu de lui-même, en étudiant tout bas le visage blême de son grand frère aux rumeurs de passé douloureusement brûlant.

Le gosse avait laissait échapper un cri ce qui avait attiré l’attention sur eux ce qui avait tendance à pas mal énerver Dosan. Les Adultes les regardaient d’un air réprobateur et quelques têtes d’enfants c’étaient levés et regardaient en leur direction plutôt étonné pour la plupart.

Le gosse n’arrêtait pas de marmonner des trucs incompréhensibles. En fait si ! C’était tout à fait compréhensible mais 6.5 n’avait pas envie de faire d’effort, après tout le gosse l’avait ignoré alors pourquoi lui prêterait-il ne serait-ce que la moindre part de son attention ? Il l’avait déjà fait alors maintenant c’était finit.

Dosan sentait la colère montait en lui et en son for intérieur un dilemme apparut. Devait-il arrêter cette colère de monter ou la laisser s’échapper ? Après tout, si 3.4 continuait de faire des étincelles il pourrait activer son pouvoir. Mais s’il ne le faisait pas ? Que ferait-il après… Il savait très bien qu’au vu de ses antécédents avec les Adultes, ceux-ci l’enfermeraient dans sa chambre ou pis encore dans une des salles du labo pour faire des tests temps qu’il était encore en colère, histoire de voir l’étendue de son pouvoir. Du coup il se ravisa rapidement ne voulant pas avoir de problèmes car il n’était pas en goût.

Tout d’un coup le gosse le fixa et une chose étrange se produisit. Quelque chose monta en Dosan. Il ne sut pas définir ce que c’était tout de suite puisque c’était étrange. Puis ensuite il réalisa que c’était de la rage mais ce n’était pas comme d’habitude. Ce n’était pas une rage vive qui montait rapidement, non. Là on aurait plutôt dit qu’elle était forcée comme si c’était quelqu’un qui faisait en sorte que ça arrive. Se pourrait-il que ce soit le gosse qui soit capable de provoquer cela sur lui ? Puis la colère s’accompagna d’un souvenir. D’un souvenir qu’il avait longtemps enterré. Il commença à se souvenir de l’expérience, de cette expérience, celle qu’il lui valut cette magnifique cicatrice mais il ne voulait pas, non pas maintenant. Ce n’était pas une bonne idée. Il savait très bien ce qui se passerait si le gosse continuait mais ce dernier avait-il conscience de ce qu’il était entrain d’entraîner chez 6.5 ?

On aurait dit que ça voulait sortir comme si tout d’un coup il devait racontait ce qui c’était passé à ce gosse, mais contre sa volonté. Il voulait que ça s’arrête ! Il le fallait pour la sécurité de tous les gens se trouvant dans cette salle, y compris les Adultes même s’ils ne faisaient pas partit de son inquiétude principale.

« Arrête… S’il te plait… »

Ce sont les seuls mots qu’il put prononcer sans risquer de perdre le contrôle, même si cela n’allait pas tarder au vu de son souvenir. Bientôt, il arriverait à la douleur et il savait très bien ce qui allait se passer puisque c’était déjà arrivé ce qui lui valut son .5. Ses yeux devinrent dorés. Il fallait vraiment que cela s'arrête rapidement...

Bon, 10.4 avait moins bien réagit que l'aurait cru 3.4 puisqu'il se mit à hurler, attirant le regard de tous sur eux. Pendant un instant, le plus âgé du trio crut bien que le temps s'était suspendu. Puis l'autre sauta sur une chaise qui ne supporta pas l'élan, et qui devait avoir subi trop de maltraitances de la part d'autres enfants, la chaise semblait s'être un peu déformée ou cassée ce qui tira une réflexion à 10.4 que 3.4 n'écouta pas vraiment. Ce frère là parlait beaucoup et assez vite, enchaînant les phrases les unes derrière les autres sans qu'il n'y voit de réel rapport. 3.4 laissa donc 10.4 dire et penser qu'il était peut-être gentil. Il n'avait qu'à demander à Eos, comme ça ils pourront débattre ensemble. D'ailleurs, instinctivement, il chercha l'ailé des yeux mais les regards noirs des fervents d'Azkiel l'agaça. Pourquoi pensaient ils tous que le bleuté était un meilleur grand frère? Ce n'était qu'un stupide fonceur. 3.4 remit son attention sur 10.4 lorsque celui-ci parla "d'effacer la tâche", il soupira.

"Ça ne risque pas de partir, c'est du sang. Je me suis coupé ce matin"

Qu'il n'essaye pas encore de lui faire il ne savait quoi. Mais voilà que l'autre racontait encore il ne savait quoi avant de fixer 6.5. Bon soit, 3.4 continua son repas sans se poser de questions. Il y avait des cas à Central, il fallait juste s'habituer.
Penser qu'il aurait pu finir son repas tranquillement était vraiment trop demandé, l'autre enflammé en face semblait avoir lui aussi un problème. Qu'est ce qu'il avait? Il avait avalé quelque chose de travers? Il avait la même tronche qu'Azkiel quand ce dernier était contrarié et ce n'était pas un compliment, 2.5 étant devenu une nouvelle forme d'insulte avec la haine cultivée.

Nan l'autre semblait vraiment avoir un problème, 3.4 fit le rapport avec 10.4, un effet de son pouvoir peut être. Il aurait bien intervenu, il l'aurait fait avant la Grosse Dispute, il en aurait shooté un avec son pouvoir qui avait les même fonction que les puces mais maintenant... Il laissait ces puces faire leur boulot justement. Il ne s'occupait plus des petits frères. Au pire, il interviendrait au dernier moment, même s'il était persuadé que les adultes réagiraient avant.

Messages : 23 Age : 27 Date d'inscription : 27/03/2015 Personnages : 10.4 ~ Emon

« Arrête… S’il te plait… »

10.4 se rendit compte que Doran luttait intérieurement, et fut étonné de voir une nouvelle fois quelqu'un faire cette expression se rapprochant de celles que les frères font peu après qu'un adulte ait appuyé sur leur petit boîtier noir. Il n'y avait que les Adultes qui lui avait fait ce genre d'expression après un test où ils discutaient avec le cobaye. Alors il fit ce qui fonctionnait le mieux selon lui pour esquiver la réprimande dénué de sens suivant généralement la diction du mot "arrête"... en se mettant un doigt dans le nez. Ses yeux louchèrent par la même occasion.

Bah, cette technique marchait à 100%, alors pourquoi la changer ? Emon ne se posait pas de questions sur l'existence d'autres techniques fiables, pas de place entre tous ses commentaires instantanés sur ses actions.

En se retirant le doigt du nez, il se rappela qu'il n'aimait pas trop la sensation de toucher de l'intérieur nasal, puis il vit passer dans sa tête le souvenir bref de ce que disait Hikari quelques secondes plus tôt.

"Ça ne risque pas de partir, c'est du sang. Je me suis coupé ce matin"

Là, Emon dit que Owwh, c'était dommage. Il se raconta l'expérience de l'infirmière pendant un test. C'est d'ailleurs cette Adulte qui lui avait apprit la plupart des choses vraies (j'insiste sur l'aspect de la vérité) qu'il connaissait. Elle lui avait dit que tout était géré par les Adultes, même ce qui « composait » les assiettes. Alors il s'était dit que les Adultes contrôlait toutes les choses fades et nulles, comme aussi l'ennui le jour, le froid la nuit ou le temps qui passe pendant la journée. Et il voulu d'ailleurs le dire au maximum de frères et sœurs possibles avant qu'il l'oublie.

D'un coup, la fatigue se ressentit, et elle amena Emon a se dire qu'il avait la tête lourde. La poignée de main chaleureuse avec Hikari lui avait tant remué les muscles qu'ils s'étaient depuis relaxés, devenus mous et flasques.

Là 10.4 commençait à tomber doucement, par accoups réguliers, sur la table voisine à celle des deux frères qui mangeaient. Au même moment il dit qu'il avait une question à poser à Hikari et Doran, et que donc c'était dommage que l'Adulte-fâtigue venait pour cas-... Zzz.

Comme toujours, en dormant, plus rien ne sortait de la bouche d'Emon.